Un leader qui écoute son cœur

Comment fais-tu pour rester lucide ?

Pour être lucide, il faut être comme un enfant, avoir cette joie naturelle en soi que l’on perd avec le temps et les soucis. Quand tu as ça, tu vois clair comme dans de l’eau de roche.

Et pour être comme enfant, il faut faire comme lui, prendre le temps de jouer, de s’émerveiller, de dessiner sur le sable, de sentir les odeurs de la nature, de rêver…

As-tu une manière de travailler qui te permet d’être plus clair ?

1. Je fais que ce que j’aime, le reste j’élimine.
Ce que je fais, je le fais à fond (avec la concentration d’un enfant), autrement, je n’ai pas de plaisir.
Je fais peu de choses car si je fais trop, je n’ai plus de plaisir.

2. Mes journées se terminent à 9h (quand commencent celles des autres !)
Cela ne veut pas dire que je ne travaille plus, cela veut dire que j’ai terminé ce que j’ai à faire.

Je suis donc disponible pour les bonnes choses de la journée,pour donner aux autres et recevoir ce qu’ils vont m’apporter.
Je prends soin de moi, c’est important car je m’aime bien.
Et puis je prends soin des autres car je les aime bien aussi.
Quand je ne « sens » pas quelqu’un, je m’éloigne. L’éloignement est très efficace pour y voir plus clair et éviter de mauvaises émotions.

3. Je ne fais que ce que les autres ne savent pas faire.
Dès qu’un de mes collaborateurs sait faire ce que je fais, je le lui confie.
Je cherche toujours à faire le moins de choses possible et à stimuler les autres le plus possible.
Pour les autres, j’ai toujours 2 coups d’avance : dès qu’ils sont sur le point de finir un projet qui les excite, j’en sors un nouveau.
C’est un peu comme les Grands Chefs, à peine as-tu fini ton succulentplat qu’ils t’amènent le suivant et tu enchaînes de saveurs en saveurs.
Moi j’adore la bonne cuisine et j’aime bien cuisiner pour les autres…de bons projets succulents.

Pour le reste, je me mets en colère de temps en temps (mais jamais méchamment). C’est mon petit caprice à moi et ça marche, comme quand j’étais enfant !
Ça fait bouger les gens, parce que quand il y a une bonne ambiance et que les gens s’aiment bien, un petit coup de colère de temps en temps, ça fait du bien.C’est comme une petite pluie fraîche sur un verger : cela tonifie les arbres et les stimule.

4. J’organise mes équipes en écosystèmes
Le meilleur mode d’organisation, c’est celui de la nature.
L’homme n’a jamais fait aussi bien que la nature.
J’adore le fonctionnement en écosystème car il est tout simplement naturel et comme il est naturel, il évolue naturellement sans blocage, se rééquilibre tout seul et les hommes s’y épanouissent.

5. Je construis autour de mes hommes
Mon vrai capital, ce sont mes Aigles (des personnes qui peuvent voler très haut pour avoir une vision globale, et plonger au plus près du terrain pour résoudre des problèmes opérationnels).
Les Aigles sont rares, donc dès que j’ai un Aigle, je construis autour de lui.
Je le mets au centre, un peu comme on met un pilier au centre d’une bâtisse, et tout le reste est construit autour en fonction des caractéristiques de ce pilier.
Je ne cherche pas à ce que mes bâtisses se ressemblent. Elles sont toutes différentes. Elles ont la personnalité de l’Aigle qui les pilote. Mais elles ont des caractéristiques similaires (la culture de l’innovation, la qualité n’est pas négociable, la santé financière…).

Comment prends-tu des décisions dans un monde qui devient plutôt imprévisible ?

Quelles sont tes stratégies de décisions?

On fait tout un monde de la prise de décision !

Pour moi, prendre une décision c’est comme faire un pas en avant. C’est simple et naturel.

J’aime prendre des décisions. Quand je prends une décision, c’est comme quand je fais un pas en avant, j’avance.
Et j’aime aller de l’avant.
Et comme j’aime marcher vite, je prends mes décisions rapidement. Même pour les décisions les plus importantes, je me fixe de ne pas dépasser 24h.
En général, pour les décisions les plus importantes, je laisse passer une bonne nuit de sommeil et le lendemain je tranche.

Pour moi, prendre des décisions, c’est comme marcher. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise décision, comme il n’y a pas de bon ou de mauvais pas.
J’ai de toute façon conscience que l’être humain est très limité et que quelle que soit sa décision, il y a de toute façon quelque chose qui est plus grand que lui et qui sait mieux que lui.
Cette humilité consciente donne une grande sérénité dans la prise de décision car je ne me mets aucune pression pour savoir si ma décision est bonne ou pas.
A partir du moment où c’est ma décision et qu’elle n’est pas subie, je suis content car une décision me fait avancer.
Comme disait Mandela : « Je ne perds jamais. Soit je réussis, soit j’apprends ».

Les gens sont souvent étonnés de la vitesse à laquelle je prends une décision. Ils perçoivent souvent cela comme une grande qualité de leadership et parfois cela peut leur faire peur : ils se disent que prendre des décisions aussi importantes en si peu de temps, c’est peut-être dangereux.
Mais moi je ne perçois pas les choses comme ça. Pour moi, la prise de décision n’est pas un enjeu, ni la chose la plus importante. Pour moi, c’est aussi simple que d’écrire un mail.

Pour moi, la chose la plus importante à laquelle les gens ne consacrent jamais assez temps, c’est répondre à la question « qu’est ce que je veux vraiment ? » Est-ce que ce but mérite vraiment le temps, l’énergie et les ressources à y consacrer ?

On dit qu’on acquiert beaucoup de pouvoir du simple fait qu’on sait ce que l’on veut.

A partir du moment où je suis convaincu qu’un objectif mérite d’être concrétisé, je n’ai plus aucun problème. Pas de problème de prise de décision, de ressources, de moyens…Car je suis convaincu au plus profond de moi-même qu’il y a une solution à tout !

Comment je sais qu’un objectif vaut la peine qu’on y consacre une partie de nos vies et de nos ressources :
1. J’écoute mon cœur
2. Je m’appuie sur mes convictions et mes valeurs
3. C’est tout !

Interview réalisée pour inspirer les leaders à etre des « leaders lucides » et des leaders de conscience »